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Carte n°1 – Les circonscriptions électorales et les députés de 1852
Carte n°2 – Les circonscriptions électorales et les députés de 1956
Carte n°3 – Les élections régionales de 2021 en Nouvelle-Aquitaine
Carte n°1 – Les circonscriptions électorales et les députés de 1852

© Laurent Coste, Teddy Auly
La Constitution du 14 janvier 1852, ayant rejeté le scrutin de liste, établit de fait le scrutin uninominal pour les élections législatives et les départements furent divisés en circonscriptions pour la troisième fois depuis 1820. Sur les 261 circonscriptions, on en comptait 34 dans l’espace correspondant à l’actuelle Nouvelle-Aquitaine : cinq en Gironde, quatre en Dordogne et en Charente-inférieure, trois en Charente, Basses-Pyrénées et Lot-et-Garonne, deux dans les Landes, Corrèze, Creuse, Haute-Vienne, Deux-Sèvres et Vienne.
La Constitution donnait au gouvernement le pouvoir de découper par décret les circonscriptions avec possibilité de les réformer tous les cinq ans. Le découpage initial fut l’œuvre de deux ministres de l’Intérieur successifs, le duc de Morny et Persigny. Le découpage suivant eut lieu en 1857 et, pendant le Second Empire, seules 95 circonscriptions restèrent intactes. En Nouvelle-Aquitaine, c’est le cas de celles des départements de la Charente-inférieure, de la Charente, de la Creuse, des Landes et des Basses-Pyrénées (14 circonscriptions).
La cellule de base du découpage fut le canton et non l’arrondissement administratif et c’est d’ailleurs sous le Second Empire que le nombre de circonscription coïncidant avec l’arrondissement fut le plus faible, l’objectif étant de désorienter les électeurs et, en particulier, de couper les notables de leur base territoriale habituelle.
Même si la Constitution prévoyait que l’élection du Corps législatif avait pour base la population, le gouvernement choisit le nombre d’électeurs, ce qui lui permettait d’influer sur le nombre d’électeurs et donc le nombre de circonscriptions. La taille moyenne des circonscriptions fut fixée à 35 000 électeurs ; elle s’élève en moyenne en Nouvelle-Aquitaine à 38 681 inscrits, avec des écarts considérables, le minimum étant 29 556 inscrits dans la 2ecirconscription de Charente-inférieure et le maximum 55 086 dans la 1e circonscription des Deux-Sèvres.
Le gouvernement pratiqua la candidature officielle, l’administration préfectorale indiquant aux électeurs quel était le candidat qui bénéficiait de la bienveillance du gouvernement. De ce fait, l’abstention fut particulièrement forte au niveau national en 1852 avec 36,7 % mais elle fut encore plus importante en Nouvelle-Aquitaine où elle s’établit à 38,6 %. Du fait de la candidature officielle, la majorité des députés élus en 1852 le fut avec plus de 90 % des voix (99,1 % pour Planté dans les Basses-Pyrénées) mais il y eut quelques résultats plus serrés puisque dans le département de la Creuse Édouard François Désiré Delamarre n’obtint dans la 1e circonscription que 50,3 % des voix face à l’ancien député, André Leyraud.
Liste des députés élus en 1852
Basses-Pyrénées
1e : Patrick O’Quin (1822-1878), député de 1852 à 1865, élu avec 98,2 % des voix en 1852.
2e : Raymond Jean Canut Planté (1797-1855), député de 1852 à 1855, élu avec 99,1 % des voix en 1852.
3e : Jean-Baptiste Etcheverry (1805-1874), député de 1852 à 1869, élu avec 89,2 % des voix en 1852.
Charente
1e : Nicolas Prosper Gellibert des Seguins (1788-1861), député de 1852 à 1859, élu avec 88,4 % des voix en 1852.
2e : Jean-Baptiste Nicolas Lemercier (1789-1854), député de 1842 à 1846 et de 1849 à 1854, élu avec 97,3 % des voix en 1852.
3e : Jean François Gustave André (1805-1878), député de 1849 à 1870 et de 1871 à 1876, élu avec 84,6 % des voix en 1852.
Charente-inférieure
1e : Charles Louis Vast-Vimeux (1787-1889), député de 1849 à 1859, élu avec 96,3 % des voix en 1852.
2e : Prosper Justin Napoléon de Chasseloup-Laubat (1805-1873), député de 1837 à 1848, de 1849 à 1859 et de 1871 à 1873, élu avec 73,4 % des voix en 1852.
3e : Eugène René François Eschassériaux (1823-1906), député de 1849 à 1870 et de 1871 à 1893, élu avec 86,7 % des voix en 1852.
4e : Anatole Jean Louis Lemercier (1820-1897), député de 1852 à 1863 et de 1889 à 1897, élu avec 98,3 % des voix en 1852.
Dordogne
1e : Paul François Dupont (1796-1879), député de 1852 à 1870, élu avec 95,5 % des voix en 1852.
2e : Charles Adolphe Debelleyme (1818-1864), député de 1852 à 1864, élu avec 91,1 % des voix en 1852.
3e : Thomas Dusolier (1799-1877), député de 1839 à 1842, de 1846 à 1849 et de 1852 à 1863, élu avec 97,5 % des voix en 1852.
4e : Timoléon Louis Auguste Sydney Taillefer (1802-1868), député de 1846 à 1849 et de 1852 à 1868, élu avec 64,8 % des voix en 1852.
Corrèze
1e : François Favart (1797-1878), député en 1848-1849 et de 1852 à 1857, élu avec 76,4 % des voix en 1852.
2e : Léon Jacques de Jouvenel (1811-1886), député de 1846 à 1848, de 1852 à 1863 et de 1871 à 1876, élu avec 76,9 % des voix en 1852.
Creuse
1e : Edouard François Désiré Delamarre (1797-1881), député de 1852 à 1870, élu avec 50,3 % des voix en 1852.
2e : Charles Jean Sallandrouze de Lamornaix (1808-1867), député de 1846 à 1849 et de 1852 à 1867, élu avec 94,5 % des voix en 1852.
Deux-Sèvres
1e : Ferdinand Benjamin David (1796-1879), député de 1834 à 1837, de 1842 à 1846 et de 1849 à 1870, élu avec 95 % des voix en 1852.
2e : Camille Charles Etienne Louis Chauvin de Lénardière (1796-1859), député de 1852 à 1859, élu avec 58,3 % des voix en 1852.
Gironde
1e : Michel Montané (1799-1875), député de 1852 à 1857, élu avec 79,4 % des voix en 1852.
2e : Victor Travot (1810-1882), député de 1852 à 1869, élu avec 96,1 % des voix en 1852.
3e : Anne Constantin Théodore Thiéron (1783-1872), député de 1852 à 1863, élu avec 97,9 % des voix en 1852.
4e : Jean Henri Schyler (1805-1878), député de 1852 à 1857, élu avec 95,4 % des voix en 1852.
5e : Jean David (1778-1859), député de 1852 à 1857, élu avec 91,1 % des voix en 1852.
Haute-Vienne
1e : Martial Joseph dit Armand Noualhier (1803-1885), député de 1852 à 1870, élu avec 97,7 % des voix en 1852.
2e : Michel Félix Tixier (1796-1864), député de 1839 à 1842 et de 1848 à 1857, élu avec 97,7 % des voix en 1852.
Landes
1e : François Marrast (1799-1880), député de 1848 à 1863, élu avec 76 % des voix en 1852.
2e : Charles Eustache Corta (1805-1870), député de 1852 à 1865, élu avec 90 % des voix en 1852.
Lot-et-Garonne
1e : Raymond Henri Noubel (1822-1898), député de 1852 à 1870, élu avec 76,6 % des voix en 1852.
2e : Charles François Lafitte (1798-1880), député de 1852 à 1863, élu avec 76,3 % des voix en 1852.
3e : Gustave Louis Adolphe Lemercier de Maisoncelle-Vertille de Richemont (1805-1873), député de 1837 à 1848 et de 1852 à 1869, élu avec 83,9 % des voix en 1852.
Vienne
1e : Pierre Henri Dieudonné Bourlon (1801-1873), député de 1852 à 1869, élu avec 96 % des voix en 1852.
2e : Charles Dupont (1808-1854), député de 1852 à 1854, élu avec 91,7 % des voix en 1852.
Bibliographie
Bernard Gaudillère, Atlas historique des circonscriptions électorales françaises, Genève, Droz, 1995.
Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français depuis le 1er mai 1789 jusqu’au 1er mai 1889, Paris, Bourloton, 1889-1891
Carte n°2 – Les circonscriptions électorales et les députés de 1956

© Anne-Marie Meyer, Laurent Coste
La Constitution de 1958 est muette sur le mode de scrutin mais les fondateurs du régime ayant rejeté le scrutin de liste, associé à la IVe République, établissent le scrutin uninominal à deux tours pour les élections législatives et les départements furent divisés en circonscriptions une nouvelle fois. Sur les 465 circonscriptions, on en comptait 46 dans l’espace correspondant à l’actuelle Nouvelle-Aquitaine : dix en Gironde, cinq en Charente-inférieure, quatre en Dordogne et en Basses-Pyrénées, trois en Charente, Lot-et-Garonne, Landes, Corrèze, Haute-Vienne, Deux-Sèvres, Vienne et deux seulement dans la Creuse.
La Constitution donnait au gouvernement le pouvoir de découper par décret les circonscriptions avec possibilité de les réformer tous les cinq ans. Le découpage initial fut l’œuvre de l’entourage de Michel Debré. Le découpage suivant eut lieu, lors de la cohabitation de 1986-88. La cellule de base du découpage fut le canton.
Liste des députés élus en 1958
Basses-Pyrénées
1e : Pierre Sallenave (1920-1983), CNI. Député de 1958 à 1967 et de 1968 à 1973, sénateur de 1974 à 1983.
2e : Guy Ebrard (1926-2017), Entente démocratique (DVG). Député de 1958 à 1968.
3e : Alexandre Camino (1897-1972), UNR. Député de 1958 à 1962.
4e : Jean Thomazo (1904-1973), UNR. Député de 1958 à 1962.
Charente
1e : Jean Valentin (1920-2006), CNI. Député de 1958 à 1968.
2e : Félix Gaillard (1919-1970), NI (radical socialiste). Député de 1946 à 1970.
3e : Raymond Réthoré (1901-1986), UNR. Député de 1936 à 1942, de 1958 à 1978.
Charente-inférieure
1e : Alain de Lacoste-Lareymondie (1921-2007), CNI. Député de 1958 à 1962.
2e : Albert Charles Louis Bignon (1910-1977), UNR. Député de 1951 à 1955 et de 1958 à 1977.
3e : André Brugerolle (1906-1997), CNI. Député de 1958 à 1978.
4e : André Maurice Marie Georges Bégouin (1903-1966), CNI. Député de 1956 à 1962.
5e : André Lacaze (1913-1981), CNI. Député de 1958 à 1962.
Dordogne
1e : Raoul Rousseau (1915-1993), UNR. Député de 1958 à 1962.
2e : Henri Sicard (1914-1992), UNR. Député de 1958 à 1962.
3e : Gerges Etienne Bonnet (1889-1973), Entente démocratique (DVG). Député de 1924 à 1928, de 1929 à 1942, de 1956 à 1968.
4e : Michel Dieras (1964-1988), Entente démocratique (DVG). Député de 1958 à 1962.
Corrèze
1e : Jean-François Etienne Montalat (1912-1971), SFIO. Député de 1951 à 1971.
2e : Jean Filliol (1906-1981), UNR. Député de 1958 à 1962.
3e : François Var (1888-1972), SFIO. Député de 1958 à 1967.
Creuse
1e : André Chandernagor (1921-), SFIO. Député de 1958 à 1981.
2e : Olivier Harty de Pierrebourg (1908-1973), NI (radical-socialiste). Député de 1951 à 1973.
Deux-Sèvres
1e : Marie Magdeleine Aymé de la Chevrelière (1906-1976), NI. Député de 1958 à 1973.
2e : Jacques Fouchier (1913-1994), CNI. Député de 1958 à 1986.
3e : Jean Salliard du Rivault (1893-1969), CNI. Député de 1951 à 1962.
Gironde (Les circonscriptions 1, 2 et 3, urbaines, apparaissent sur la carte sous l’intitulé Bordeaux, chacune comprenant une partie du chef-lieu du département)
1e : Arthur Richards (1890-1972), UNR. Député de 1958 à 1967.
2e : Jacques Michel Pierre Chaban-Delmas (1916-2000), UNR. Député de 1946 à 1969, en 1970, de 1973 à 1997. Maire de Bordeaux, Président de l’assemblée nationale, premier ministre.
3e : Jacques Lavigne (1920-1982), UNR. Député de 1958 à 1967.
4e : René Cassagne (1913-1968), SFIO. Député de 1958 à 1968.
5e : Emile Michel Liquard (1905-1984), UNR. Député de 1946 à 1962.
6e : Jean-Claude Dalbos (1928-), UNR. Député de 1958 à 1962 et de 1986 à 1988.
7e : Lucien de Gracia (1896-1985), UNR. Député de 1951 à 1955 t de 1958 à 1962, sénateur de 1948 à 1951.
8e : Jean Sourbet (1900-1962), CNI. Député de 1946 à 1962.
9e : Robert Boulin (1920-1979), UNR. Député de 1958 à 1963, 1967, 1968, 1973-1976, 1978.
10e : Gérard Henri Jean Deliaune (1906-2004), UNR. Député de 1951 à 1955, de 1958 à 1967 et de 1973 à 1978.
Haute-Vienne
1e : René Regaudie (1908-2000), SFIO. Député de 1946 à 1973.
2e : Jacques Boutard (1906-1982), SFIO. Député de 1958 à 1967 et de 1968 à 1973.
3e : Louis Longequeue (1914-1990), SFIO. Député de 1958 à 1977, sénateur de 1977 à 1990.
Landes
1e : Robert Alix Besson (1903-1978), UNR. Député de 1956 à 1962.
2e : Max Moras (1907-1984), UNR. Député de 1958 à 1962.
3e : Jean-Marie Commemay (1924-1998), Centre démocratique (DVD). Député de 1958 à 1978.
Lot-et-Garonne
1e : Gabriel Lapeyrusse (1907-1966), UNR. Député de 1958 à 1966.
2e : Joseph Turroques (1919-1996), CNI. Député de 1958 à 1962.
3e : Jacques Raphaël-Leygues (1913-1994), UNR. Député de 1958 à 1962.
Vienne
1e : Paul Guillon (1913-1965), UNR. Député de 1958 à 1965.
2e : Ernest Bouchet (1903-1986), UNR. Député de 1958 à 1962.
3e : Claude Peyret (1925-1975), UNR. Député de 1958 à 1975.
Bibliographie :
Bernard Gaudillère, Atlas historique des circonscriptions électorales françaises, Genève, 1995.
Serge Berstein, La France de l’expansion, La République gaullienne (1958-1969), Paris, 1989.
Carte n° 3 – Les élections régionales de 2021 en Nouvelle-Aquitaine
Le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a porté à sa tête pour un cinquième mandat de président, le socialiste Alain Rousset, qui avait succédé en 1998 au RPR Jacques Valade, alors à la tête de la région Aquitaine.
Au 2e tour de scrutin, les listes d’union de la gauche obtiennent 39,5% des voix, devant le Rassemblement national (19,1%), Les Républicains (14,2%), les écologistes (14,2%), le Modem et La République en Marche (13%). La Majorité présidentielle essuie un nouvel échec lors de ces élections intermédiaires qui confirment l’ancrage à gauche du Sud-Ouest.
Du fait de la prime accordée à la liste arrivée en tête et des répartitions départementales, la composition du conseil régional est très morcelée.
Effectifs des groupes politiques :
PS et apparentés : 86
RN : 26
Ecologistes : 19
Républicains : 19
PCF : 10
Centre (MODEM et alliés) : 10
PRG : 5
LREM : 5
UDI : 3
Sources : https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Regionales/elecresult__regionales-2021/(path)/regionales-2021/75/75.html