Carte n°1 – L’instruction publique en Nouvelle-Aquitaine en 1868 (enseignement secondaire et supérieur)
© Laurent Coste, Teddy Auly
Avant le vote des lois scolaires de la Troisième République, l’enseignement secondaire est basé sur les réformes élaborées sous le Premier Empire. Depuis la loi du 10 mai 1806 et le décret du 17 mars 1808, la France est divisée en académies dirigées par des recteurs soumis à l’autorité du ministre de l’instruction publique qui, sous le Second Empire, est Victor Duruy de 1863 à 1869.
Lors de la mise en place de l’Université, il y avait en 1808, cinq académies sur le territoire de la nouvelle Aquitaine actuelle : l’académie de Bordeaux (Gironde, Dordogne, Charente), celle de Limoges (Corrèze, Haute-Vienne, Creuse), celle de Poitiers (Vienne, Vendée, Deux-Sèvres, Charente-inférieure), celle d’Agen (Lot-et-Garonne, Lot, Gers) et celle de Pau (Basses-Pyrénées Hautes-Pyrénées, Landes). À la fin du Second Empire, les départements sont répartis en trois académies : celle de Bordeaux dirigée par Charles Zévort depuis 1867 (Gironde, Dordogne, Lot-et-Garonne, Landes, Basses-Pyrénées), celle de Poitiers dirigée par Alfred Magin depuis 1866 (Vienne, Deux-Sèvres, Charente-inférieure, Charente, Haute-Vienne), les départements de Creuse et de Corrèze dépendant alors de l’Académie de Clermont-Ferrand.
L’enseignement supérieur est diffusé dans cinq facultés mais aucune des universités du Sud-ouest ne dispose de l’ensemble des disciplines : on trouve à Bordeaux une faculté de théologie (six enseignants) une Faculté des Lettres (cinq enseignants) une faculté des sciences (six enseignants) et une école préparatoire de Médecine et de Pharmacie avec onze enseignants.
À Poitiers sont implantées une Faculté des Lettres (cinq enseignants) une faculté des sciences (quatre enseignants) et une faculté de droit (huit enseignants) une école préparatoire de Médecine et de Pharmacie (huit enseignants).
Limoges est doté d’une école préparatoire de Médecine et de Pharmacie avec six enseignants.
En ce qui concerne l’enseignement secondaire, la loi du 11 floréal an X (1er mai 1802), crée les lycées. L’on comptait sous le premier Empire quatre établissements, Bordeaux, Limoges, Pau et Poitiers. En 1868, il y a un lycée dans presque chaque chef-lieu de département : Angoulême (1840), La Rochelle (1843), Niort (1858), Limoges et Poitiers dans l’Académie du même nom ; lycées de Périgueux (1845), Agen (1854), Pau, Lycée impérial d’enseignement spécial à Mont-de-Marsan (1859), lycée de Bordeaux dans l’Académie du même nom. Ni la Corrèze, ni la Creuse ne disposent alors d’un lycée, celui de Guéret ne datant que de 1869. En 1865, les effectifs s’élevaient dans les lycées à 221 à Périgueux, 719 à Bordeaux, 138 à Mont-de-Marsan, 378 à Agen. En 1872, les lycées furent classés en plusieurs catégories : 1e : Bordeaux ; 2e : Angoulême ; 3e : Limoges, Poitiers ; 4e : Agen, Niort, Pau, Périgueux, La Rochelle.
Sources : Almanach impérial pour 1868.
Bibliographie
Jean-Luc Chappey et Bernard Gainot, Atlas de l’empire napoléonien 1799-1815, Paris, 2008.
François Cadilhon, De Voltaire à Jules Ferry. L’enseignement secondaire en Aquitaine aux XVIIIe et XIXe siècles, Bordeaux, 1995.
Philippe Savoie, La construction de l’enseignement secondaire (1802-1914) : Aux origines d’un service public, Lyon, 2013.