Axe Villes RIV

VILLE RÊVÉE, VILLE IMAGINÉE, VILLE VÉCUE

Responsables : Caroline Le Mao et Philippe Chassaigne

Les études d’histoire urbaine sont l’une des thématiques récurrentes du CEMMC et le fruit d’une longue tradition. Pour mémoire, les études urbaines ont connu des années 1970 aux années 1990 une réelle vogue à Bordeaux III (Centre des Espaces Urbains, Unité de recherche en partenariat – sous formes diverses – avec le CNRS, avant d’être scindée en deux équipes, CESURB-Histoire et CESURB-géographie), avant d’être quelque peu délaissées après la disparition des deux Unités en 1998-2000. Cette thématique fut reprise dans le contrat du CEMMC en 2010-2015, avec l’axe « Villes et sociétés portuaires », dirigé successivement par Bruno Marnot et Michel Figeac, puis (après 2012) Caroline Le Mao et Philippe Chassaigne. Le quinquennal 2016-2020 fut l’occasion d’élargir le questionnement à l’ensemble des villes, envisagées au prisme du thème « modèles urbains, modèles d’urbanités ». Cette thématique est en outre étroitement articulée avec l’enseignement, puisque l’un des parcours du master recherche en histoire moderne et contemporaine porte sur les « sociétés et civilisations urbaines », une thématique reconduite dans le cadre de la prochaine maquette.

Les cycles de séminaires, colloques et publications réalisés dans le cadre de ce contrat furent l’occasion d’approfondir les recherches, et d’ouvrir quelques pistes particulièrement fructueuses, que l’on se propose de prolonger aujourd’hui en questionnant la dialectique ville rêvée/imaginée/vécue pour mesurer les évidents décalages. « Ensemble de représentations produites par la faculté de l’esprit humain à concevoir, manipuler et combiner des images pour en créer de nouvelles », l’imaginaire a une dimension aussi bien individuelle que collective. Il peut se partager ou se cantonner à l’univers personnel d’un individu. Son intérêt réside dans le témoignage des perceptions d’une réalité par un système de valeurs propre à une société ou à un individu donné. L’imaginaire renvoie ainsi à l’ensemble des représentations produites, diffusées voire partagées par une société et ses composantes. Il permet d’aborder le monde qui les entoure selon un schéma de lecture et d’interprétation qui leur est propre. Cet imaginaire social de la ville peut alors être comparé, voire confronté, à sa dimension « vécue ». La ville constitue un espace vécu, un « espace de pratiques quotidiennes (l’espace de vie) et l’espace des interrelations sociales (l’espace social) en tant qu’objets de la perception et de la représentation mentale qu’un individu ou un groupe puisse se construire ». Cette dimension vécue de la ville renvoie au fait de l’« habiter », c’est-à-dire que la ville est façonnée par ses habitants, tout comme ces derniers le sont par la ville et leur lieu d’habitat.

La ville rêvée, imaginée, vécue, est le fruit d’interrelations sociales et territoriales, vitrine de mentalités, de représentations, de pratiques et de matérialités propres à une époque et à un lieu donnés.

Sous-thèmes:

Du Rêve au cauchemar… Urbaphobie

– Vivre et imaginer la ville par sa culture matérielle : les objets de l’urbain

– Ville et éducation : quels espoirs, quelles réalités ?

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